L’emploi des jeunes est un thème majeur en Afrique qui préoccupe les autorités politiques des pays concernés tentant de trouver des solutions adaptées et durables. Depuis 2016, le Groupe interacadémique pour le développement et ses partenaires se mobilisent autour de cette même thématique, cherchant à y répondre en s’appuyant sur son réseau important ainsi que sur les travaux déjà réalisés, en cours ou prévus. 

En effet, un premier forum GID-FastDev (Forum africain des sciences et technologies pour le développement), tenu à Dakar en février 2016 sur « l’emploi des jeunes en Afrique : la nécessaire co-construction des enseignements-formations et des entreprisess en Afrique : la nécessaire co-construction des enseignements-formations et des entreprises », a souligné l’importance d’avoir accès à des structures de formations adéquates et le rôle majeur que l’agriculture va jouer dans le futur du continent. 

La pression démographique en Afrique subsaharienne cause une double problématique à laquelle doit faire face cette région : celle de la sécurité alimentaire et celle d’une offre d’emplois suffisante et digne pour les jeunes. En parallèle, on observe une désaffection non seulement pour les activités agricoles, mais pour la vie en monde rural. Une agriculture africaine rénovée et dynamisée peut être pensée. 

Dans ce contexte, le GID a officiellement annoncé à l’occasion du Salon International de l’Agriculture (SIA) 2017 à Paris, le forum FastDev pour l’Agriculture (GID-FastDev Agri) en présence du ministre de l’agriculture de France, Stéphane Le Foll, ainsi que son homologue du Sénégal, Papa Abdoulaye Seck, et les représentants des ministères de l’agriculture et de l’élevage ivoiriens. Le programme GID-Agri a pour vocation l’insertion des jeunes africains dans le secteur agricole. Cette transition permet de passer de la phase de réflexion à des propositions concrètes par des actions bien définies.

L’objectif du GID-Agri est de redonner envie aux jeunes ruraux de s’installer dans les métiers du secteur agricole, et ce, à tous les niveaux de la chaîne de valeur et peu importe le niveau de formation initial. Pour ce faire, le GID a opté pour la pédagogie par l’exemple. En visant le rassemblement des exemples de réussites agricoles sur une plateforme internet, ouverte au grand public, le GID espère inspirer la relève africaine à entreprendre ou intégrer une structure agricole. Chaque projet ou initiative agricole recensé sera organisé de sorte à pouvoir entrer en contact avec son responsable, comprendre les facteurs limitants à son installation, ainsi que les particularités de la zone dans laquelle il est implanté. Les outils de la réussite agricole sont déjà présents en Afrique subsaharienne, le GID-Agri souhaite les rendre facilement accessibles. Afin de maximiser la visibilité du site par le public ciblé, le GID est en cours de partenariat avec des web-télés basées au Burkina Faso pouvant alimenter la plateforme en vidéos informatives. 

C’est dans cet même esprit que le GID a travaillé en étroite collaboration avec l’Académie d’agriculture de France et l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africainesde Côte d’Ivoire pour mettre en œuvre un forum d’échanges à Abidjan en novembre 2017, faisant écho au premier tenu à Dakar. Ce forum, sur l’amélioration de l’emploi des jeunes dans l’agriculture, s’est déroulé en marge du Salon de l’agriculture et des ressources animales (SARA). 

A cette occasion, une dizaine de projets et entreprises, venant de 8 pays d’Afrique subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Maurice, Sénégal, Togo), ont été présentés par leurs responsables. Chaque entrepreneur a profité de ce temps d’échanges pour illustrer son parcours et souligner les conditions de réussite pour son initiative agricole ainsi que les obstacles à sa mise en œuvre et sa pérennisation. Ensuite, de nombreux spécialistes sont intervenus autour de thèmes relevant des aspects essentiels au bon déroulement d’un projet : l’accès au financement, les centres de formation et l’intégration de nouvelles technologies aux métiers de l’agriculture.

Cet événement a conforté le GID dans l’importance de mener à bien un tel programme, tout en le recadrant aux réalités du terrain afin de répondre au mieux à l’enjeu de l’emploi des jeunes. Le SARA a par ailleurs été l’occasion d’échanger avec de nombreux étudiants et jeunes professionnels cherchant à s’insérer ou à se réorienter. 

Toujours dans la perspective d’entretenir et de renforcer son réseau de membres et partenaires, le GID a organisé une conférence interministérielle dans les locaux de l’Académie d’agriculture de France en marge du SIA 2018. Cette séance fut l’occasion de sensibiliser les ministères de l’agriculture de plusieurs pays africains aux grandes lignes du programme GID-Agri. Un des résultats attendus de ce programme est notamment la mise en place de remontée d’informations aux décideurs politiques.

Le programme GID-Agri ambitionne de rayonner en Afrique de l’Ouest à long terme. C’est pour cela que le responsable du programme entame une analyse sectorielle pour comprendre le secteur agricole, les enjeux démographiques qui lui sont liés et ce qui attire les jeunes vers l’agriculture ou qui, au contraire, les repousse.

Avec ce programme, le GID ne se limite pas à une réflexion entre Académies. Il est dans l’action, en étroite collaboration avec ses partenaires.