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Nota : en raison de l’ampleur et de la richesse des travaux présentés lors de cette conférence, le compte rendu sera publié en plusieurs volets régulièrement actualisés. Cette première partie présentera essentiellement les discours d’ouverture, auxquels s’ajouteront au fur et à mesure les résumés des interventions et les différents documents de travail du premier jour. Seront publiés ensuite et successivement les travaux du deuxième jour de la conférence.

La 6ème conférence GID-Parmenides, intitulée « O D M E D, Observatoire pour le Développement de la Méditerranée, un outil d’aide à la décision », s’est tenue à Malte, sur le campus de l’Université de La Valette, les 13 et 14 novembre 2013.

Elle a réuni près d’une centaine de personnalités scientifiques et politiques représentant une vingtaine de pays et 23 académies de la région méditerranéenne.

Denis Lacroix, Ifremer, Dir. scientifique / Prospective : « Mythes et réalités en Méditerranée »

Lettre de bienvenue du Président du GID

Une étape nouvelle pour le GID : PARMENIDES VI à Malte

Notre Groupe Inter-académique pour le Développement (GID) s’est donné pour objet la mobilisation de tous les savoirs susceptibles de concourir au développement du continent africain.

Pour y répondre, il s’appuie sur les réseaux d’Académies dont il a suscité la création et soutient l’animation : GID – EMAN pour le pourtour méditerranéen et GID – EAAN pour l’Afrique sub-saharienne.

Il s’attache à susciter l’expression et à être à l’écoute de tous les acteurs du développement afin de connaître leurs vrais besoins. Quels sont les savoirs nécessaires pour y répondre ? Comment les faire connaître ou partager ? Comment les mobiliser ? Comment les compléter et ou les adapter s’il y a lieu ? Quelles recommandations d’actions le GID peut-il formuler pour répondre au mieux à ces besoins : éducation, formations, R. & D., transferts technologiques, développement socio-économique… ? Comment les mettre en œuvre ?

Par sa nature même de bassin fermé, la Méditerranée impose une solidarité obligée à tous les pays qui l’ont en partage. Les problèmes des uns concernent tous les autres. Aussi, depuis 2008, des conférences PARMENIDES annuelles abordent des thèmes qui leur sont communs. Ces conférences sont conçues comme de véritables forums. Autour du GID, de ses partenaires et des Académies qui lui sont associées, elles réunissent tous les acteurs d’un domaine donné, scientifiques, technologues, représentants d’institutions, d’organismes d’enseignement ou de recherche, d’administrations, d’associations, d’ONG, mais aussi des décideurs, des entrepreneurs et des politiques.

PARMENIDES VI se propose d’explorer avec eux la meilleure façon de mettre en œuvre certaines des recommandations formulées lors de PARMENIDES IV à Rabat, dédié aux problèmes de l’eau et de l’assainissement. L’idée d’un Observatoire pour le développement de la Méditerranée était la leur. Il convient maintenant d’en préciser les contours, le contenu, les premières priorités. Il s’agit de bâtir des ponts solides entre les savoirs et les pouvoirs, entre ceux qui par leurs savoirs offrent des possibles et ceux qui doivent, en tenant compte des contraintes socio-économiques et culturelles, choisir entre différents possibles pour décider du réalisable. Il s’agit d’offrir aux décideurs la possibilité d’une aide solidement étayée par les savoirs et indépendante de tout intérêt particulier ou partisan.

Ainsi PARMENIDES VI marque une étape nouvelle et importante : les réflexions ne s’arrêtent plus à des recommandations mais, dans la plus large ouverture à ses partenaires, le GID travaille avec eux pour qu’elles débouchent sur l’action.

François GUINOT
Président du GID
Président Honoraire de
l’Académie des technologies

 

ConferenceParmenides6

Les photographies des principaux moments du premier jour de la conférence ont été réunies sur cette page :
Conférence Parmenides 6, 13 novembre 2013 – Photographies

 

 

PROGRAMME DE LA CONFÉRENCE – 1er jour 

MERCREDI 13 NOVEMBRE – Valletta University Campus, St. Paul Str., La Valette – Old Univ. Bldg 

09h00    Ouverture
   

Juanito Camilleri, Recteur de l’Université de Malte
Sergio Piazzi, Secrétaire général, Assemblée Parlementaire de la Méditerranée, représenté par Andrea Nurchi, APM
François Guinot, Président du GID : « Construire l’aide à la décision : regard sur le moyen terme et les étapes à venir » 

09h30   Denis Lacroix, Ifremer, Dir. scientifique / Prospective : « Mythes et réalités en Méditerranée »
10h00-12h30   SESSION 1 : ACTEURS DU DÉVELOPPEMENT ET MOBILISATION DES SAVOIRS
   

Ouverture, objectifs de la session et modération : Dominique Le Quéaux, ONERA
Karmenu Vella, Ministre du Tourisme de Malte, représenté par Kevin Fsadni, MTA : « Eaux, enjeux de durabilité dans une île touristique »
Kmar Bendana, Professeur d’Histoire, Univ. de Tunis, Tunisie : « La Méditerranée dans l’histoire contemporaine de la Tunisie »
Alberto Cappato, Directeur Général du Porto Antico di Genova : « Défis économiques, sociétaux et environnementaux d’un grand port de Méditerranée »
Noam Mozes, Head of Mariculture Division, Fisheries and Aquaculture Department, Min. of Agric. Israel : « Le rôle de l’État dans les pêches et l’aquaculture pour un développement durable : le cas d’Israël »
Giorgos Kotoulas, Institute of Marine Biology, Biotechnology and Aquaculture,Hellenic Centre for Marine Research, Grèce : « Comment mettre les savoirs au service des acteurs du développement ? »
Frédéric Briand, Directeur Général, CIESM – Mediterranean Science Commission : « Une science sans frontières au service des Méditerranéens »

12h30-13h00   Questions / Discussion
13h00-14h30   Buffet
14h30-16h00   SESSION 2 : RÉSEAUX, PRODUITS ET SERVICES
   

Ouverture, objectifs de la session et modération : Salvino Busuttil, Économiste et philosophe
Evangelos Papathanassiou, Research Director Hellenic Centre for Marine Research, Coordinateur du Programme PERSEUS : « Durabilité en mer Méditerranée : Questions et inquiétudes »
Dominique Le Quéau, ONERA : « Utilisation des données aériennes et satellitaires pour le développement de la région méditerranéenne »
Hugues Ravenel, Directeur, Plan Bleu : « Enjeux et perspectives du développement durable, les atouts du Plan d’action pour la Méditerranée »
Sid Ahmed Ferroukhi, Ministre des pêches et des ressources halieutiques d’Algérie, représenté par Rabea Zerrouki : « Ressources biologiques marines : quelles structures et quelle coordination pour la recherche et le développement ? Quels besoins pour l’aide à la décision ? »
Etienne Ruellan, MISTRALS / Ivane Pairaut : « Les outils de la pluridisciplinarité en sciences marines » 

 

16h00-16h30   Pause café

16h30-18h30

 

Sylvie Pouliquen, IFREMER : « De l’observation aux services de distribution aux utilisateurs »
Dan Tchernov, Head, Marine Biology Department, Dep.,et Aviad Scheinin, The Leon H.Charney School of Marine Sciences, University of Haifa (Israël) : « Micro-stations et surveillance du milieu marin »
Marie Abboud Abi Saab, CNRS-L / Sciences marines, Prof. à l’univ. du Liban, Beyrouth : « Enjeux du suivi de l’environnement marin au Liban »
Noam Mozes, (Min. of Agric. Israel) présente le papier de Giovanna Marino (Instituto Centrale per la Ricerca Scientifica e Tecnologica aplicata al Mare, ISPRA, Italie), excusée : « AQUAMED : utilité, avenir pour les enjeux locaux »

18h30-19h00   Questions / Discussion
20h00  

Réception à l’ambassade de France

 

Ouverture de la Conférence

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Allocution de Juanito Camilleri, Recteur de l’Université de Malte.

02 nurchi-924c3   Allocution de Sergio Piazzi, Secrétaire général, Assemblée Parlementaire de la Méditerranée, représenté par Andrea Nurchi, APM

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Discours de François Guinot, Président du GID, Président honoraire de l’Académie des technologies.
Monsieur le Recteur,
Monsieur le Secrétaire Général de l’Assemblée Parlementaire de la Méditerranée,
Mesdames et messieurs, Chers confrères et amis,

Je salue avec déférence et remercie les éminentes personnalités qui nous font l’honneur de leur présence, mais je ne voudrais pas que les remerciements que le président du GID a l’agréable devoir d’adresser lors de cette session d’ouverture apparaissent comme formels et convenus.

Ces remerciements que nous vous devons, M. le Recteur, pour nous accueillir si généreusement dans cette vénérable et majestueuse Université de La Valette.

Ces remerciements que nous devons à celles et ceux qui ont accepté de préparer des interventions pour enrichir cette conférence de leurs savoirs, de leurs expériences, et de leurs interrogations.

Ces remerciements que je souhaite exprimer personnellement à celles et ceux qui, durant mon absence des mois précédents, se sont investis pour que cette conférence soit possible : personne ne comprendrait que je ne cite pas les noms de Mme. Catherine Bréchignac, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, de Mme. le Recteur Gendreau-Massaloux, de la délégation interministérielle à la Méditerranée, qui malheureusement souffrante a dû renoncer à nous rejoindre et à laquelle vont tous nos vœux amicaux de prompt rétablissement, de mes amis Denis Lacroix de l’IFREMER, Dominique Le Quéau de l’ONERA, et Olivier Lafourcade, ancien de la Banque mondiale, économiste parmi les plus avertis des problèmes de développement.

A ces remerciements j’associe bien sûr, les membres de l’équipe du GID, Jacques Fröchen, Francis Segond, César Manrique, et je ne veux pas oublier Arnaud Lalo, responsable du bureau CNRS de Malte qui nous a apporté une aide efficace et souriante.

Si mes remerciements ne sont ni formels ni convenus, si je vous prie de les recevoir comme sincèrement chaleureux, c’est par ce que votre aide, votre engagement, votre participation, étaient les conditions nécessaire à la réussite de cette conférence, et parce que Parmenides VI marque une étape nouvelle pour notre groupe.

Le GID, Groupe-Inter-académique pour le Développement est, vous le savez, une association originale créée par dix académies d’Europe du Sud et du continent africain. J’ai le plaisir de saluer avec respect et amitié le Prof. François Gros, son président honoraire.

Le GID s’est donné pour objet de « mobiliser les savoirs au service du développement ». Je ne reviendrai pas ce matin sur les évidentes raisons humaines et géostratégiques qui l’ont amené à focaliser ses efforts sur le développement des êtres humains et des pays du continent africain, à s’engager dans ce co-développement euro-africain sans lequel tout concept de développement durable serait illusoire.

Sa constitution même – avec les Académies françaises des sciences, des sciences morales et politiques, des inscriptions et belles-lettres, des technologies, d’agriculture, de médecine, avec l’Académie italienne de Lincei, et l’Académie Hassan II des sciences et techniques du Maroc, l’Académie sénégalaise des sciences et des techniques, la Bibliothèque Alexandrine – sa construction même témoigne clairement de ses orientations.

Pour l’ensemble des pays qui ont la Méditerranée en partage et dont l’Afrique du Nord est évidemment indissociable, le GID a suscité la formation d’un réseau académique euro-méditerranéen, GID-EMAN. Il est présidé par le professeur Maurizion Brunori, que je salue amicalement. Il compte une vingtaine d’académies et continuera de s’étoffer. L’Académie française des sciences et le GID travaillent, par exemple, la main dans la main avec nos amis algériens pour que soit fondée une académie algérienne des sciences et des technologies, qui nous manque aujourd’hui, et qui, nous l’espérons, sera opérationnelle demain. J’adresse un salut cordial au porteur de ce projet, Professeur Kada Allab.

Pour l’Afrique subsaharienne, de la même façon, un important réseau d’académies est en cours de consolidation. Au début de cette année, nous avons, avec l’Académie Hassan II, participé à Cotonou à l’assemblée d’une dizaine d’Académies africaines qui, avec le Président de la République a installé l’Académie nationale des sciences et des arts du Bénin. Le professeur Amadou Lamine Ndiaye, Président de l’Académie Sénégalaise des sciences et des techniques préside ce réseau GID-Afrique sub-saharienne. Il est retenu aujourd’hui à Addis-Abeba pour une importante réunion de l’Académie africaine des sciences dont il est le président. Il est représenté parmi nous par le Pr. Doudou Ba que je remercie de sa présence.

Bref, le GID, ainsi adossé à ces réseaux académiques, forme avec eux un ensemble puissant et reconnu de savoirs et de compétences. Ce n’est pas un ensemble académique comme les autres. Son objet le distingue, comme il distingue ces deux autres réseaux associés. Il existe, ils existent dans le seul but le mettre leurs savoirs au service du développement.

Sa nature académique, dénuée par essence de tout but lucratif, confère au GID un autre caractère distinctif et rare : son indépendance vis-à-vis de tout intérêt particulier ou partisan. L’indépendance d’une académie est la condition même de la valeur que toute société attribue à ses avis.

De la même façon, elle est essentielle dans la valeur des propositions du GID.

« Mobiliser les savoirs pour le développement ».

Cette belle ambition se heurte évidement à de multiples barrières. La fracture, le « gap », entre le savoir et le pouvoir, entre ceux qui savent et ceux qui décident est la plus fréquemment évoquée.

Son importance ne doit toutefois pas occulter les difficultés des relations entre le savoir et le vouloir, entre les savoirs et la société, ni l’ambigüité des relations entre le pouvoir et le vouloir.

Quelque soit le stade de développement de la société, entre ceux qui savent et ceux qui peuvent, il y a la masse de ceux qui ne savent ni ne peuvent mais se réservent le droit d’accepter ou de refuser une décision, qui ni ne peuvent ni ne savent mais pèsent d’un poids socioculturel ou économique déterminant.

Il y a quelques jours à Marseille devant le remarquable quarantième congrès de la Commission Internationale pour l’Exploration Scientifique de la Méditerranée (CIESM), je rappelais que la condition première de tout développement était l’éducation. Et je montrais, pour souligner l’importance que le GID leur attache dans ces réflexions et ses actions, les liens qui existent entre l’éducation des enfants et leur santé, entre leur éducation et la disponibilité d’eau potable, d’alimentation correcte, d’énergie, d’assainissement, de moyens de prévention et de soins, d’infrastructures de transports.

En sorte que l’éducation, condition du développement se trouve elle-même conditionnée par des seuils minima de développement.

J’insistais sur le fait que les transferts de technologie sont à la base de tout développement.

Ils sont les vecteurs les plus puissants de pénétration des savoirs dans une société.

Les transferts ne sont pas anodins. Ce sont de véritables greffes. Si le tissu socio-économique du receveur n’est pas compatible avec les valeurs véhiculées par les technologies du donneur, ce sera immanquablement le rejet.

Tout greffe appelle des traitements antirejet.

L’éducation, les formations, l’information, occupent les premières places parmi ces traitements.

Les pouvoirs se trouvent ainsi dans la position délicate de devoir non seulement rechercher des savoirs susceptibles de répondre à leurs besoins de développement mais de devoir en outre s’assurer que le tissu économique, social et culturel de la société est préparé à les accepter.

Par conséquent, les savoirs ne sont facteurs de développement qu’à la condition que ceux qui savent – les « sachants » – s’engagent dans une démarche de concertation avec les pouvoirs et d’écoute attentive des vouloirs.

Le développement est à la recherche d’une relation nouvelle entre savoirs, pouvoirs et vouloirs.

L’aide à la décision ne se réduit donc pas en un tête à tête entre les sachants et les décideurs. Elle implique un travail du terrain, préalable et en profondeur qui, outre le rôle des sciences et des technologies dans l’éducation, les formations et l’information, demande l’intervention des sciences humaines, sociales et économiques.

Le GID est directement engagé dans ce travail de terrain.

Avec des actions d’éducation : le programme WHEP (Woman Health Education Program) en est un exemple.

Programme d’éducation des femmes à la santé, il est aussi à mes yeux un programme d’éducation à la santé par les femmes. Il suscite un intérêt qui ne se dément pas. Il est un modèle que nous souhaitons développer dans d’autres domaines.

Avec des actions de formation : nos « ateliers sciences métiers et sociétés » sont une formule originale dont nous entendons augmenter le nombre.

Avec des actions d’information et d’échanges : nos outils de publication, en Français, en Anglais et de plus en plus, en arabe, et nos portails d’informations et d’échanges sont performants.

C’est précisément parce que le développement, comme je viens de le souligner, exige la mobilisation de savoirs appartenant à tant de domaines différents, que ses fondateurs ont voulu que le GID soit inter-académique, rassemblant les meilleurs spécialistes de chacun de ces domaines, sélectionnés par leurs appartenance à une académie.

Par ailleurs, le GID a entrepris d’approfondir la relation savoir-pouvoir-vouloir.

C’est le rôle des conférences Parmenides.

Toute idée d’un espace méditerranéen des savoirs, au service du développement serait vide de sens sans l’approfondissement de cette relation.

Ces conférences rassemblent autour du GID et de ses académies partenaires dans le réseau GID -EMAN, des responsables d’organisations de recherche, d’institutions, de grands programmes, administration en charge de l’élaboration des politiques publiques, des fondations, des ONG, des chaires UNESCO engagées sur le terrain, mais aussi des économistes, des décideurs, des entreprises, des politiques.

Le GID inscrit délibérément ses actions dans une politique de la demande, en rejetant tout relent d’une politique de l’offre, périmée et néfaste.

Ainsi ces conférences cherchent-elles à susciter l’expression des demandes, des besoins réels. Elles tentent de mettre en regard de ces demandes les besoins susceptibles d’y répondre. Elles tentent de définir les formations qui faciliteraient l’utilisation de ces savoirs.

Lors de Parmenides IV, à Rabat qui était consacrée au thème « eau et assainissement : enjeux et risques sanitaires en Méditerranée », il s’agissait de faire le point sur les avancées scientifiques et technologiques capables de prévenir certains problèmes ou de leur apporter des solutions.

Il s’agissait d’être à l’écoute de besoins nouveaux ou plus difficilement formulés. Il s’agissait de montrer sur des exemples concrets les succès rencontrés et de discuter en quoi ils seraient transposables sur d’autres terrains, ou comment il faudrait les adapter pour qu’ils le deviennent.

Il en ressortait un constat : l’existence d’une somme considérable de savoirs, souvent insuffisamment partagés, très souvent mis dans des formes inaccessibles ou inintelligibles aux décideurs ; souvent aussi, des savoirs manquants, des séries de données insuffisantes ou trop souvent interrompues. Une grande multiplicité des problèmes rencontrés, insuffisamment mis en commun ; des réussites nombreuses basées sur des solutions trop souvent ignorées par ceux qui rencontraient ailleurs des problèmes similaires ; ou bien des solutions qui auraient demandé des adaptations pour être adoptées sur d’autres terrains aux conditions culturelles et socio-économiques différentes.

Il n’était d’ailleurs pas surprenant de retrouver dans ce constat, la capacité des porteurs de savoirs scientifiques et technologiques de proposer aux décideurs un éventail de « possibles ». Dans cette éventail comment choisir le possible qui devienne le réalisable ? Il revient au décideur d’ apprécier quels sont les « possibles  » compatibles avec ses contraintes et l’état de préparation de son « terrain ».

Parmenides IV s’achevait, comme les conférences précédentes, par des recommandations. Elles imaginaient par exemple une sorte d’observatoire spécialisé dans l’évolution des technologies d’assainissement, qui organiserait des échanges d’expériences et des mises à jour pour éclairer les choix d’investissements futurs en évitant de lourds investissements sur des concepts ou des technologies dépassées ; elles proposaient d’établir un observatoire méditerranéen sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement des métropoles côtières en pleine expansion ou de l’impact d’une démographie touristique en pleine explosion, ou encore d’établir un observatoire méditerranéen sur l’évolution sanitaire de la contamination des eaux littorales, etc, etc.

Parmenides VI marque une nouvelle étape.

Pour la première fois, le GID veut s’attacher à ce que les recommandations produites lors des conférences Parmenides ne restent pas lettre morte.

Le plaisir esthétique des recommandations sans suite a ses limites.

Déjà, d’heureuses initiatives individuelles avaient permis, après Parmenides III à Alexandrie, de mettre en œuvre les recommandations sur l’importance des traductions. Je parlais tout à l’heure de notre capacité à utiliser dans nos publications la langue arabe. Elle relève des initiatives pour lesquelles il faut saluer le Prof. Friedman d’Israël et le prof. Yehia Zaky de la Bibliothèque Alexandrine.

Aujourd’hui à Malte, c’est l’ensemble du GID et du réseau GID – EMAN qui entreprend cette nouvelle étape.

Nous avons rassemblé sous le vocable « ODMED » les recommandations de Parmenides IV pour former ce projet d’un Observatoire pour le développement de la Méditerranée.

Il s’agit d’élaborer un outil d’aide à la décision pour une gestion intégrée des milieux littoraux et marins, au service du développement durable des populations méditerranéennes qui se trouvent y vivre et en vivre. Ce concept est très éloigné des approches de lobbying ou de l’intervention lucrative de cabinets de consultants qui harcèlent les décideurs.

Sa valeur tiendra aux compétences et à l’indépendance liées à la nature académique du GID.

Le GID ne prétend aucunement devenir l’opérateur de sa mise en œuvre.

Il se positionne clairement et uniquement comme un catalyseur.

Il est prêt à travailler – et c’est tout le sens de cette conférence de Malte – aux côtés d’entités investies dans le développement méditerranéen et qui partagent la même philosophie, la même volonté de ne pas créer un « machin de plus » sans valeur ajoutée par rapport à ce qui existe.

Comment y parvenir ? L’objectif de ces deux jours est d’y réfléchir avec vous.

Nous pensons qu’il s’agit de bâtir progressivement cet outil en partant d’expériences locales ou régionales réussies ; en étudiant les conditions de leur réussite ; puis en travaillant à les adapter à d’autres régions, et même, dans l’hypothèse où cela aurait du sens, à l’ensemble du bassin méditerranéen.

Cette conférence nous apportera suffisamment d’exemples pour nourrir notre réflexion.

Ultérieurement, nous devrons choisir des thèmes prioritaires parmi ceux, nombreux, auxquels un tel outil devrait servir.

Mais si cette conférence parvenait à dessiner un contour, à définir un contenu, à esquisser une gouvernance et à décider d’un agenda pour les premières étapes, alors, grâce à vous tous, elle aurait atteint son objectif.

Je souhaite que vous trouviez beaucoup d’intérêt et si possible du plaisir à participer à cette « aventure ».

Je suis convaincu que si, ensemble, nous parvenons à la mener à bien, nous aurons ensemble apporté une contribution originale au développement de notre monde méditerranéen. Ce qui est notre raison d’être.

Pour tout ce que vous allez apporter à ce projet, et pour m’avoir écouté avec une aimable attention, je vous dit un grand merci !

François GUINOT
Président du GID
Président honoraire de
l’Académie des technologies

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Denis Lacroix, Ifremer, Dir. scientifique / Prospective : «  Mythes et réalités en Méditerranée »

     

 

SESSION 1 : ACTEURS DU DÉVELOPPEMENT ET MOBILISATION DES SAVOIRS

06 fsdani-e44b0   Karmenu Vella, Ministre du Tourisme de Malte, représenté par Kevin Fsadni, MTA : «  Eaux, enjeux de durabilité dans une île touristique  »
11 bendana-24b87   Kmar Bendana, Professeur d’Histoire, Univ. de Tunis, Tunisie : «  La Méditerranée dans l’histoire contemporaine de la Tunisie  »
08 cappato-5a7f6   Alberto Cappato, Directeur Général du Porto Antico di Genova : «  Défis économiques, sociétaux et environnementaux d’un grand port de Méditerranée  »
10 mozes-708af   Noam Mozes, Head of Mariculture Division, Fisheries and Aquaculture Department, Min. of Agric. Israel : «  Le rôle de l’ État dans les pêches et l’aquaculture pour un développement durable : le cas d’Israël  »
09 kotoulas-7a92f   Giorgos Kotoulas, Institute of Marine Biology, Biotechnology and Aquaculture,Hellenic Centre for Marine Research, Grèce : «  Comment mettre les savoirs au service des acteurs du développement ? »
07 briand-43035   Frédéric Briand, Directeur Général, CIESM – Mediterranean Science Commission : «  Une science sans frontières au service des Méditerranéens  »
     

 

SESSION 2 : RÉSEAUX, PRODUITS ET SERVICES

13 papathanassiou-712f8   Evangelos Papathanassiou, Research Director Hellenic Centre for Marine Research, Coordinateur du Programme PERSEUS : «  Durabilité en mer Méditerranée : Questions et inquiétudes  »

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Dominique Le Quéau, ONERA : «  Utilisation des données aériennes et satellitaires pour le développement de la région méditerranéenne  »

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Hugues Ravenel, Directeur, Plan Bleu : «  Enjeux et perspectives du développement durable, les atouts du Plan d’action pour la Méditerranée  »

19 zerrouki-af70e   Sid Ahmed Ferroukhi, Ministre des pêches et des ressources halieutiques d’Algérie, représenté par Rabea Zerrouki : « Ressources biologiques marines : quelles structures et quelle coordination pour la recherche et le développement ? Quels besoins pour l’aide à la décision ? »
14 ruellan-8b6ef   Etienne Ruellan, MISTRALS : «  Les outils de la pluridisciplinarité en sciences marines  »
15 pouliquen-4b26e   Sylvie Pouliquen, IFREMER : «  De l’observation aux services de distribution aux utilisateurs  »
17 tchernov-9ac9c   Dan Tchernov, Head, Marine Biology Department, Dep.,et Aviad Scheinin, The Leon H.Charney School of Marine Sciences, University of Haifa (Israël) : «  Micro-stations et surveillance du milieu marin  »
18 abi saab-23ef6   Marie Abboud Abi Saab , CNRS-L / Sciences marines, Prof. à l’univ. du Liban, Beyrouth : «  Enjeux du suivi de l’environnement marin au Liban  »

Lettre de bienvenue du Président du GID
Télécharger les diapositives de la présentation de Denis Lacroix