Bruxelles, 10/07/2017 (Agence Europe) – Une priorité chère à Angela Merkel, présidente du G20, et à l’UE a été couronnée de succès, samedi 8 juillet, au sommet du G20 de Hambourg. Les dirigeants des vingt pays les plus industrialisés au monde sont parvenus à s’entendre sur un partenariat économique avec l’Afrique, destiné à combattre la pauvreté et les migrations en stimulant les investissements privés, « la croissance durable, en particulier pour les femmes et les jeunes », sur le continent.

Il s’agit du continent le plus dynamique et le plus jeune au monde, dont l’explosion démographique représente un énorme défi, mais aussi d’immenses opportunités.

Qualifié de « Plan Marshall » pour l’Afrique, ce partenariat, lancé à Hambourg, sera compatible avec le développement durable du continent, assurent les dirigeants du G20.

« Nous lançons le partenariat du G20 pour l’Afrique en reconnaissance des opportunités et des défis dans les pays africains et des objectifs du programme [de développement durable à l’horizon] 2030 » adopté par l’ONU en septembre 2015, souligne le communiqué final de ce G20 qui s’est attaché, avec plus ou moins de succès, à « forger un monde interconnecté » (voir autre nouvelle).

Faciliter les partenariats pour l’investissement.

Ce partenariat du G20 pour l’Afrique intégrera les initiatives existantes comme eSkill4Grils, l’emploi pour les jeunes en zone rurale (Rural Youth Employment), l’initiative pour les énergies renouvelables en Afrique, « et facilitera les partenariats pour l’investissement », indiquent les dirigeants du G20.

À ce stade, le communiqué ne donne pas de précisions sur des projets concrets. Il se contente de saluer les résultats de la conférence de Berlin qu’avait organisée l’Allemagne en préparation à ce sommet du G20 (12-13 juin) et qui avait mis en évidence « la nécessité de renforcer les infrastructures durables, d’améliorer les cadres d’investissement et de soutenir l’éducation et le développement des capacités ».

S’ils visent à « stimuler les investissements privés, ces partenariats devront aussi promouvoir l’utilisation efficace des financements publics », précisent les dirigeants du G20. « Nous sommes prêts à aider tous les pays africains intéressés », affirment-ils en appelant d’autres partenaires à se joindre à l’initiative, et le secteur privé à « saisir toutes les opportunités économiques africaines en soutenant la croissance durable et la création d’emplois ». 

Sept pays africains ciblés dans un premier temps.

Pour l’heure, sept pays seulement sont ciblés – Côte d’Ivoire, Éthiopie, Ghana, Maroc, Rwanda, Sénégal et Tunisie – et le G20 tient à préciser que ces pays ont énoncé leurs priorités.

« Nous sommes prêts à aider tous les pays africains intéressés », affirment les dirigeants du G20 en appelant d’autres partenaires à se joindre à l’initiative. Chacun des partenariats pour l’investissement sera conduit par le pays africain concerné, les institutions financières multilatérales (Banque africaine de développement, FMI, Banque mondiale) ainsi que le G20 et les autres partenaires intéressés.

L’Éthiopie et le Sénégal sont, parmi ces 7 pays africains, les seuls avec lesquels l’UE a engagé, en juin 2016, un partenariat ciblé sur la migration (comme elle l’a fait avec le Niger, le Mali, le Nigeria).

Le président de la Commission européenne, Jean Claude Juncker, a rappelé que l’UE était sur le point d’adopter formellement le plan européen d’investissement extérieur, dont le premier pilier – le Fonds européen de développement durable (Fonds EFSD) – peut mobiliser jusqu’à 44 millions d’euros d’investissements dans le secteur privé en Afrique et dans les pays du voisinage (Liban, Jordanie) pour s’attaquer aux causes profondes des migrations. Ce fonds devrait être lancé lors du sommet UE/Afrique d’Abidjan (29-30 novembre).