Dans le prolongement du premier Forum Africain des Sciences et des Technologies pour le Développement (GID-FastDev) de Dakar (22-24 février 2016) sur l’emploi des jeunes en Afrique, le nouveau programme GID-FastDev pour l’Agriculture 2017 a été lancé officiellement jeudi 2 mars 2017 au Salon international de l’agriculture à Paris en présence de M. Stéphane Le Foll, ministre français de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, et de M. Papa Abdoulaye Seck, ministre sénégalais de l’agriculture.

Au cours de la cérémonie, M. Marcel Koffi Koumi, conseiller du ministre ivoirien des ressources animales et halieutiques M. Kobénan Kouassi Adjoumani, a déclaré au nom de ce dernier souhaiter accueillir en novembre prochain à Abidjan le forum-atelier d’analyse et de validation du futur réseau d’exemples de fermes-écoles et d’entreprises-écoles, dont les conclusions seront présentées aux ministres africains de l’agriculture et discutées avec eux à Montpellier à la fin de l’année 2017.

Contexte de l’élaboration de ce projet

Le GID (Groupe Interacadémique pour le Développement) est une structure euro-africaine créée en 2007 par onze académies de l’Europe du Sud et du continent africain. A ce jour, son réseau compte une trentaine d’Académies et d’instances scientifiques nationales représentatives de la région. Il organise chaque année des forums de réflexion euro-méditerranéens (Parmenides) et euro-africains (Forum Africain des Sciences et Technologies pour le Développement – FastDev) qui réunissent tous les acteurs du développement dans un domaine considéré pour faire émerger les besoins réels de développement, mettre en regard les savoirs disponibles ou à développer, identifier les obstacles à leur mobilisation et élaborer des recommandations pour les surmonter.

Le premier forum GID-FastDev qui s’est tenu à Dakar en février 2016 sur le thème « L’emploi des jeunes : la nécessaire Co-construction des enseignements-formations et des entreprises », avait mis l’accent sur l’importance de l’agriculture et la nécessaire co-construction des enseignements-formations et des entreprises pour l’emploi des jeunes en Afrique sub-saharienne. Dans sa poursuite, plusieurs réunions et échanges entre académies, ONG et partenaires ont permis d’élaborer progressivement le programme GID-FastDev pour l’agriculture 2017.

Concept général

Il s’agit de proposer aux jeunes ruraux africains des exemples de réussite de systèmes agricoles rassemblés dans une plateforme interactive et les incitant à s’engager dans les métiers liés à l’agriculture sur des bases solides. Cette plateforme dédiée conduira à la formation d’un réseau de fermes écoles et d’entreprises écoles du monde rural africain, cautionnées par les académies françaises et africaines. C’est la force de « la pédagogie par l’exemple » qui doit être le moteur de ce projet.

Seront concernés les jeunes agriculteurs, jeunes ruraux et jeunes migrants urbains à la recherche d’emploi, quel que soit leur niveau de connaissance, les agents de terrain des structures d’encadrement associatives et coopératives ainsi que les femmes, qui jouent un rôle majeur dans la transformation et la commercialisation des produits de l’agriculture.

Tous les pays de l’Afrique sub-saharienne doivent être impliqués, quel que soit leur climat, leur pédologie, leurs ressources naturelles.

Objectifs

En consultant cette plateforme, les jeunes intéressés devraient y trouver une vraie motivation d’entreprendre. Les métiers de l’agriculture ouvrent des perspectives d’avenir ; il est impératif de donner envie et espoir aux jeunes africains.

Il est donc très important de diffuser des exemples de véritables « success-stories », en insistant sur la diversité des conditions de leur réussite : accès à l’eau et à l’énergie, au foncier, au financement, aux marchés, à l’encadrement agricole….

Moyens

Pour assurer cette communication, deux outils principaux seront déployés pendant l’opération :

• Le projet s’appuiera sur les technologies de l’information et de la communication (site internet, réseaux sociaux, blogs de discussion, etc…), qui trouvent en Afrique un espace de développement extraordinaire et très rapide.

• Sur le terrain, cette diffusion sera relayée, suivie et confortée par la constitution de réseaux de fermes écoles ou d’entreprises écoles du monde rural. Ces réseaux, adaptés à chaque territoire, seront mis en place progressivement sur la base de structures existantes à identifier et valider.

Sur ces deux points, l’aide et les conseils des partenaires seront très précieux.

Contenus

Tous les exemples présentés seront validés par un conseil scientifique formé avec des personnalités représentatives des divers domaines intéressés et des représentants du GID et des académies concernées. Cette « caution scientifique » fournie par le réseau du GID sera l’une des clés du succès, car ce type de caution n’existe pas actuellement.

Sources des exemples à présenter

Les informations accessibles seront recherchées dans de nombreuses structures, qu’il faudra identifier et consulter : organismes d’enseignement et de recherche (INRA, IRD, CIRAD, Agropolis International, etc…), ONG, fondations, académies, associations, structures professionnelles, organismes de financement du développement etc…). Le GID organisera une sélection rigoureuse des exemples les plus intéressants et démonstratifs pour les objectifs du projet.

La conception et la réalisation de supports nouveaux pourront être organisées ultérieurement, grâce à des financements adaptés qu’il faudra mettre en place.

Là aussi, les réseaux des fermes et des entreprises écoles joueront un rôle essentiel.

Faisabilité et gouvernance de ce programme

Six mois seront nécessaires pour consulter les nombreux partenaires intéressés et concernés, en France et en Afrique.

Des fermes et entreprises écoles en Afrique seront contactées, des premiers exemples identifiés et une vérification de l’impact du projet sur les jeunes ruraux africains sera organisée dans quelques opérations tests. Tous les autres préalables et conditions de réussite du programme seront étudiés, notamment l’environnement nécessaire au développement agricole.

Ces travaux seront effectués par un élève ingénieur agronome qui sera installé au GID.

En phase projet, la gouvernance de l’opération sera assurée par un comité de pilotage constitué par le GID et ses partenaires, et en particulier avec l’Académie d’Agriculture de France (AAF), académie fondatrice du GID.

Lancement du programme et communication

Le calendrier suivant est proposé :

• GID et AAF ont décidé d’utiliser l’opportunité du Salon International de l’Agriculture pour organiser une rencontre d’échanges le 2 mars 2017, placée sous le haut patronage du ministre français de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Cette rencontre permettra au GID et à l’AAF de présenter toutes les composantes de l’opération, en bénéficiant de la présence sur place de nombreux ministres africains de l’agriculture.

• Un semestre de travaux, de consultations et d’études permettra d’organiser fin 2017 une manifestation importante en 2 phases :

1. Un forum-atelier de présentation d’un premier groupe de ces exemples se tiendra en terre africaine, avec comparaison et échanges interactifs ainsi qu’une première approche de l’indispensable réseau de fermes et d’entreprises écoles. Une vingtaine d’exemples pourraient être ainsi analysés dans un premier temps.

2. Deux semaines plus tard, les conclusions de ce forum seront présentées aux ministres africains de l’agriculture et discutées avec eux lors d’une conférence particulière organisée en France, à Montpellier.

Cette articulation est indispensable pour que l’opération bénéficie du soutien des plus hautes autorités africaines et pour que, ayant assurée sur certains territoires la concrétisation des conditions nécessaires (problèmes fonciers ou d’irrigation ou d’énergie…), elles permettent le succès d’une large diffusion de ce concept.

 

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