GID-PATRIMOINE

La recherche dans le domaine des matériaux et des environnements anciens, du patrimoine et de la conservation connaît un profond renouvellement avec l’émergence de nouvelles thématiques, de nouveaux développements méthodologiques et technologiques, et le renforcement de collaborations interdisciplinaires entre sciences expérimentales, sciences de l’homme et de l’environnement.

Comment découvrir, préserver, restaurer et valoriser nos patrimoines culturels, matériels et naturels, au service du développement durable des pays méditerranéens ? Comment tirer le meilleur parti de ces patrimoines pour faire vivre les identités méditerranéennes, en leur permettant de se conserver et de faire en sorte que les populations se les approprient ?

Quelle vision positive et réaliste bâtir pour conjuguer le développement d’actions ciblées de sauvegarde, de restauration et d’exploitation des patrimoines qui valent d’être préservés, et de formation aux nouveaux métiers qui en découlent, en sensibilisant et en impliquant les décideurs politiques et les investisseurs ?

Évolution du projet GID-Sciences et Technologies au service des patrimoines en Méditerranée orientale

L’évolution des sciences et des technologies étant un atout majeur pour relever de tels défis, ces questions se trouvent au cœur des préoccupations actuelles du GID.

Déjà en 2012, puis en 2014, deux ateliers de formation sur le patrimoine ont été montés par le GID :

1. « Mediterranean archeology : an advanced training course », à Rome pour 17 pays, sur les problèmes de consolidation, de conservation et de restauration du patrimoine construit.
2. « Technologies au service des recherches sur le patrimoine culturel de la Méditerranée occidentale, de sa protection et de sa valorisation », à Rabat pour 7 pays, afin de perfectionner les pratiques de jeunes spécialistes par l’utilisation des technologies modernes dans la recherche archéologique, la préservation et la promotion du patrimoine culturel.

En mars 2015, le GID a organisé le 7ème Forum Euro-méditerranéen Parmenides à Dubrovnik sur le thème «Technologies et patrimoines : valorisation des patrimoines pour le développement », qui a réuni des chercheurs de haut niveau, des technologues, des spécialistes en sciences humaines et des décideurs de 20 pays. Il interrogeait sur la meilleure façon de valoriser les patrimoines culturels et naturels sans les dégrader ni les dévaluer, avec l’idée que leur valorisation économique, sociale et culturelle, en lien avec les entreprises qui jouent un rôle déterminant dans les politiques de développement, contribuera à leur appropriation et leur préservation par les populations ainsi qu’au développement de l’emploi des jeunes. Cette rencontre a également permis d’identifier les savoirs manquants et les moyens de les acquérir, de définir les besoins de formation, de comprendre les métiers nouveaux qui se développent et de proposer des voies pour s’y préparer.

A l’issue du forum de Dubrovnik, le GID a instauré un conseil scientifique présidé par Nicolas Grimal, égyptologue membre de l’Académie des Inscriptions et belles-lettres, chargé de répertorier les besoins et ressources dans la région et de réfléchir à l’élaboration d’un projet autour du patrimoine en Méditerranée orientale (grands chantiers de reconstruction en cours ou à venir, notamment en Syrie), décliné en deux niveaux d’intervention possibles : scientifique et technologique d’une part, en encourageant la recherche de haut niveau et l’accès aux grands instruments ; pratique d’autre part, en privilégiant les aspects applications, valorisation et formations. Le premier volet, avec le souci de transférer des connaissances qui puissent être durablement implémentées dans les pays partenaires, est essentiel pour certains pays de la Méditerranée, notamment ceux souffrant de violence, qui disposent d’un patrimoine important mais sont démunis d’infrastructures d’analyse (synchrotrons, laboratoires mobiles…).

Le deuxième volet est directement lié à la mission du GID d’utilisation des savoirs au service du co-développement. Il encourage les citoyens des pays de la Méditerranée à s’approprier les biens patrimoniaux de leurs territoires, à mieux les connaître, à être capables d’en explorer les éléments encore cachés ou mal connus en utilisant toutes les technologies disponibles – il faut des techniciens, des chercheurs, des ingénieurs pour cela -, et à les valoriser économiquement, socialement, culturellement. L’objectif est que les pays concernés, en particulier les collectivités territoriales, y trouvent une réponse à leurs besoins et en fasse le fondement d’une politique volontariste concernant leur patrimoine et les activités économiques et sociales liées. Les formations envisagées par le GID sont pratiques, à destination des responsables d’unités opérationnelles ou de services administratifs impliqués dans l’élaboration des politiques publiques de leur pays, dans le but de faire évoluer les pratiques professionnelles, conduire aux nouveaux métiers du patrimoine, et permettre l’appropriation et la gestion, donc l’inclusion des patrimoines dans le domaine économique et social.

En juillet 2017, la rencontre scientifique « Sciences et matériaux anciens » s’est tenue sous l’égide du GID à l’Académie des sciences à Paris. Organisée par la plateforme IPANEMA-CNRS dédiée à l’étude des matériaux anciens et adossée au synchrotron Soleil à Saclay en France, elle présentait de manière critique et prospective le nouveau paysage scientifique dans ce secteur.

En mai 2018 le GID a apporté son soutien à l’organisation de la première école synchrotron « Ancient materials Training school », organisée au Cyprus Institute par IPANEMA dans le cadre du projet européen Open Sesame, à destination d’un public de professionnels et d’étudiants de la zone SESAME (Chypre, Égypte, Iran, Israël, Jordanie, Pakistan, Autorité palestinienne et Turquie).

Du 13 au 16 février 2019, Paris a accueilli Rencontre mondiale Patrimoines, Sciences et Technologies. Organisée par l’Académie des sciences et IPANEMA sous l’égide du Groupe Interacadémique pour le Développement. La Rencontre mondiale s’est tenue dans le cadre prestigieux du 3 Mazarine, nouvel auditorium de l’Institut de France. Ont été organisés deux événements principaux, un colloque scientifique et une journée de tables rondes ouverte à tous les publics, accompagnés de plusieurs ateliers satellites en Île-de-France. Près de 2000 personnes étaient présentes sur l’ensemble de la Rencontre.