L’Union Internationale des Associations et Organismes scientifiques et techniques (UATI) , l’Union Internationale des Ingénieurs et des Scientifiques utilisant la langue française (UISF) et l’International Council for Education, Science and Technology (ICEST) ont organisé les 10 et 11 février 2015 à l’UNESCO les « Journées Jeunesse et Développement en Afrique » en partant du constat suivant : l’Afrique est le continent où la population est la plus jeune au monde et son avenir en dépend. Ces jeunes de moins de 25 ans, soit plus de 1 milliard en 2050, sont un grand atout pour le continent, mais ils peuvent rapidement devenir un handicap lourd de conséquences si rien n’est fait. Il est urgent d’agir et d’adopter une stratégie de croissance créatrice d’emploi. L’objet de ces journées était donc de lancer une dynamique, d’alerter les responsables, de mobiliser des partenaires en vue de contribuer à ce vaste chantier complexe et varié.

 

François GUINOT, Président du Groupe Interacadémique pour le Développement (GID) et Président honoraire de l’académie des technologies a souhaité s’exprimer sur ces manifestations. Malgré son absence, il a tenu à féliciter intervenants et participants pour les échanges fructueux lors de ces journées « jeunesse et développement en Afrique ».

Les sujets qui ont été abordés lors de ces journées sont des sujets majeurs. En effet, les potentiels du continent africain sont immenses, comme le sont les problèmes rencontrés par les pays africains pour en tirer parti. La jeunesse africaine qui sera demain l’une des plus importantes du monde, constitue l’un de ces potentiels. Les pays africains doivent offrir à leurs jeunes des conditions de vie décentes, qui se traduisent par des emplois en adéquation quantitative et qualitative avec leurs formations.

Mais cela suppose de bâtir ou de consolider des systèmes d’éducation et de recherche adaptés. De bâtir ou de consolider des infrastructures de santé et d’accès aux soins, à de l’eau saine, à des sanitaires. Des infrastructures de traitement des eaux usées, de transport, d’accès à l’énergie, de connexions, etc. dans un contexte d’urbanisation inouïe par son ampleur et sa rapidité. Cela suppose aussi de créer l’environnement favorable à la création et au développement d’entreprises capables d’offrir ces emplois. Les emplois durables sont des emplois rentables. L’entreprise, au même niveau que l’éducation, est la clé du développement des pays africains pour leur jeunesse et avec elle. L’apport des technologies est considérable, et en particulier des technologies de l’information et la communication, comme supports précieux pour les systèmes d’éducation comme pour la densification des tissus d’entreprises.

Le Groupe Interacadémique pour le Développement, le GID, s’est constitué en 2007 pour contribuer à l’instauration d’un véritable co-développement euro-africain.  Fondé par de grandes académies nationales de l’Europe du Sud et d’Afrique, il s’est donné comme mission de « mobiliser les savoirs au service d’un co-développement euro-africain ». La complexité des problèmes de développement nécessite en effet que soient intégrés des savoirs en provenance d’Académies des sciences, des technologies, de médecine, d’agriculture, de sciences humaines. 

Le GID constitue un ensemble unique de savoirs et d’expériences en réunissant ainsi toutes les Académies concernées en France et en Italie, étroitement associées avec l’Académie des sciences et des techniques du Sénégal, l’Académie Hassan II des sciences et techniques du Maroc, et la Bibliothèque Alexandrine en Égypte. Il a suscité la création d’un réseau euro-méditerranéen qui regroupe une vingtaine d’académies du pourtour méditerranéen, et d’un réseau euro-subsaharien en plein développement, réseaux qui lui sont étroitement associés. 

Le GID agit par l’éducation, la formation et l’information. Il est un centre de réflexion et une force de proposition, en organisant des forums annuels euro-méditerranéens ou euro-africains, centrés sur des problèmes spécifiques, qui réunissent tous les acteurs du développement, scientifiques, technologues, entrepreneurs, politiques, banquiers, sociologues, O.N.G., etc. Sur la base des recommandations qui concluent ces forums, il s’attache à catalyser avec d’autres leur concrétisation. Ce groupe est ouvert à tout partenariat qui puisse renforcer ses capacités de réflexion et d’intervention, et surmonter la dispersion des bonnes volontés qui trop souvent affaiblit leur efficacité.