Pollution, risques de submersion côtière, prolifération d’espèces nuisibles, érosion de la biodiversité, surexploitation des ressources halieutiques… Notre mer Méditerranée représente un concentré des problèmes actuels touchant le milieu marin et côtier. Ses côtes sont exposées aux risques de tsunamis provoqués par les séismes et les glissements de terrain sous-marins, ses eaux accumulent dans un espace quasi-clos les rejets polluants des 23 pays riverains, les ressources marines biologiques et minérales qu’elles abritent sont fortement convoitées et régies par une gouvernance loin d’être harmonisée et compatible avec leur pérennité… Des menaces qui ne font que s’amplifier avec les changements globaux – sociétaux et climatiques – en cours. 

Comment donc rétablir un environnement sain et préserver les ressources de la Méditerranée, afin que les populations riveraines puissent continuer à bénéficier – aujourd’hui comme demain – des « services écosystémiques » que leur procure la mer, au premier rang desquels un environnement attractif et la provision de nourriture (pêche, aquaculture, conchyliculture) ? Dans quelles conditions les activités maritimes peuvent-elles être vectrices d’un développement durable des pays riverains de la Méditerranée ? 

130 experts issus des organismes de recherche français travaillant sur la mer Méditerranée, associés à des collègues étrangers des pays riverains, se sont interrogés sur les dispositifs de coopération et les connaissances scientifiques qu’il était nécessaire de mobiliser et de faire progresser rapidement afin de mieux encadrer les activités humaines en mer Méditerranée et les accompagner vers plus de durabilité. 

Cette réflexion s’est déroulée pendant 18 mois (avril 2013 – septembre 2014) dans le cadre de l’Atelier de Réflexion Prospective MERMED : « Adaptation aux changements globaux en mer Méditerranée », financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et coordonné par l’Association Agropolis International.
Le rapport final et la synthèse de l’étude viennent de paraitre. Les fruits de ces réflexions serviront à orienter les futurs programmes de recherche au niveau français, européen et méditerranéen.

Des priorités de recherche identifiées en cinq thèmes

  • Comprendre le fonctionnement intégré du « système dynamique mer Méditerranée »
  • Caractériser, évaluer et prévenir les risques liés au milieu marin pour les sociétés méditerranéennes
  • Appuyer le développement d’activités durables en Méditerranée
  • Evaluer et définir les échelles de structuration et de gestion des ressources et des usages
  • Suivre les évolutions et promouvoir les capacités d’analyse prospective et les partenariats

L’étude MERMED en chiffres

  • 130 experts mobilisés dans toutes les disciplines concernées (océanographie, physique, biologie, écologie, sciences humaines, halieutique…),
  • 47 institutions

Les membres du consortium de l’étude :

  • 5 organismes français de recherche (BRGM, CNRS, Ifremer, Inria, IRD) et 5 universités françaises (Aix-Marseille Université, Université de Montpellier 2, Université de Nice-Sophia Antipolis, Université Pierre et Marie Curie, Université du Sud Toulon-Var)
  • 3 structures françaises d’interface : Agropolis International, Pôle mer Méditerranée, Confédération Nationale des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CNPMEM)
  • 2 organismes étrangers : Bibliotheca Alexandrina (Égypte), Dokuz Eylül University (Turquie)
  • 4 structures internationales : Plan Bleu, Groupe Interacadémique pour le Développement (GID), Réseau Maghrébin des Instituts Nationaux de Recherche Halieutique, Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN).

Agropolis International  est une association qui réunit,  depuis 1986, en région Languedoc-Roussillon, la première communauté scientifique française dans les domaines liés à l’agriculture, à l’alimentation, à la biodiversité, à l’environnement,  ouverte sur le développement des régions méditerranéennes et tropicales, soit 2700 chercheurs et enseignants.

L’Agence nationale de la Recherche (ANR) finance la recherche sur projets. Sur un mode d’évaluation compétitive par les pairs qui respecte les standards internationaux, elle fournit à la communauté scientifique des instruments diversifiés. Depuis 2005, plus de 12 000 projets ont été financés. L’ANR s’attache à favoriser la créativité, le décloisonnement, les émergences et les partenariats, notamment entre secteurs public et privé. De par son activité, elle contribue également à renforcer la compétitivité et l’influence de la recherche française en Europe et à l’international. Depuis 2010, elle est aussi le principal opérateur des Investissements d’Avenir dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche.

La Méditerranée est la seule région du monde à faire l’objet d’une programmation spécifique au sein de l’agence, caractérisée par une volonté forte d’encourager les recherches interdisciplinaires et les approches systémiques. Afin de répondre le plus efficacement possible aux enjeux dans cette région du monde à la fois riche, complexe et contrastée, l’ANR participe à la co-construction d’un espace euro-méditerranéen en recherche.

Synthèse de l’étude en français et en anglais consultable à l’adresse :
www.agropolis.fr/arp-mermed